Thursday 15 August 2013

Chronologie du Parc des Gorilles

Mai 2012 : La firme Acertys relations citoyennes, mandatée afin de mettre en place et animer une « démarche de planification participative » visant à alimenter l’élaboration de la version préliminaire du plan de développement urbain, économique et social (PDUES) des secteurs Marconi-Alexandra, Atlantic, Beaumont, De Castelnau, organise des rencontres de quartier les 12, 15, 17 et 18 mai.

18 septembre 2012 : Le comité exécutif annonce la constitution de réserves foncières sur certains emplacements stratégiques des secteurs voisins du site Outremont de l’Université de Montréal (UdeM).
« Les emplacements visés par ces réserves foncières permettront de retisser les liens entre des quartiers fragmentés par les voies ferrées de même qu’entre les quartiers existants et le nouveau quartier en construction sur le site Outremont. La Ville se donne ainsi les moyens de pouvoir répondre aux souhaits exprimés à ce jour par les citoyens et les acteurs du milieu dans le cadre des discussions sur le renouvellement des secteurs industriels voisins du site Outremont », annonce le vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable des grands projets et du développement économique, M. Richard Deschamps. 
Le site du Parc des gorilles n'est pas mentionné lors de cette annonce.

24 septembre 2012 : Louis Guy Héneault, conseiller en immobilier à la Ville de Montréal, achemine une demande au Canadien Pacifique afin de s'enquérir de la disponibilité à la vente du terrain dans le cadre de la « replanification urbaine du secteur Marconi-Alexandra ».

30 novembre 2012 : Un responsable du Canadien Pacifique informe M. Héneault et la Ville de Montréal que « ce terrain n'est plus disponible à la vente » et que le CP a déjà accepté une offre d'achat d'une tierce partie.

Décembre 2012 : Dépôt du RAPPORT FINAL SUR LA DÉMARCHE DE PLANIFICATION PARTICIPATIVE du Forum citoyen Ouvrir la voie sur l'avenir du secteur Marconi-Alexandra, Atlantic, Beaumont, De Castelnau dans le cadre de l'élaboration du Plan de développement urbain, économique et social (PDUES).

Le rapport indique que « l’aménagement d’un parc dans l’emprise de l’ancienne voie du CP [a été] évoqué lors des rencontres de quartier » et que l'aménagement d'un « parc linéaire dans l’emprise de l’ancienne voie du CP » a été suggéré.


20 février 2013 : Le terrain est cédé au Groupe Corporatif Olymbec : « l’un des plus grands détenteurs de biens immobiliers industriels privés dans l’Est du Canada ».

11 mars au 11 avril 2013 : L'OCPM procède à une consultation publique sur le projet de PDUES et sur le projet de règlement modifiant le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal.

18 mai 2013 : Sans en informer l'arrondissement ni demander les permis nécessaires, le nouveau propriétaire du site entreprend de raser l'ensemble des arbres matures et des arbustes sur le terrain. Les résidentes et les résidents s'alarment devant ce saccage.

20 mai 2013 : Le conseiller d'arrondissement François Limoges rencontre les résidantes et les résidants du quartier et constate le saccage du site par Olymbec.

25 mai 2013 : Le maire d'arrondissement François W. Croteau rencontre les résidantes et les résidants au Café l'Artère pour faire le point sur la situation.

27 mai 2013 : Lors de la période de questions à l'assemblée du Conseil municipal, les représentants de la Ville et de l'arrondissement s'engagent face à une délégation de résidantes et de résidants du quartier :
- à déposer une réserve foncière sur le terrain; 
- à exproprier le promoteur ; 
- à empêcher tout développement sur ce site et à le protéger comme espace vert ;
- à augmenter globalement les contraventions pour les coupes d'arbres illégales par des entreprises afin de montrer l'exemple ;
- à assurer la collaboration de l'équipe des parcs pour la reconstruction du lieu avec les résidentes et les résidents (basé sur un modèle de cogestion similaire à celui du Champs des possibles);
- à s'affermir face au promoteur, Olymbec, dans les autres dossiers ou projets à venir dans l'arrondissement; 
- à appuyer toute autre initiative visant le verdissement dans le secteur Marconi-Alexandra et l'amélioration de la qualité de vie.

29 mai 2013 : Le maire et les conseillers d’arrondissement adoptent une motion en conseil d’arrondissement spécial pour changer le zonage du terrain. Ce terrain est désormais zoné « vert » et aucune construction ne peut y avoir lieu.

Olymbec commence tout de même l’excavation du terrain.

16 juin 2013 : Un arbre est planté aux abords du terrain, à la mémoire de ce que fut le terrain vague et en l’honneur de ce que sera le parc des Gorilles.

20 juin 2013 : Des résidantes et résidants impliqué.e.s depuis les débuts dans la protection du terrain décident de s’organiser formellement en comité pour le développement du parc des Gorilles.

2 juillet 2013 : Des membres du comité des Gorilles se rendent au conseil d’arrondissement afin d’annoncer la formation du comité et de demander des mises-à-jour sur le dossier. Le maire de l’arrondissement et les conseillers informent la délégation du comité que :
- Olymbec avait, selon son contrat d’achat, 180 jours pour décontaminer le site, ce qui explique l’excavation ;
- le dossier est entre les mains des avocats de la ville et d’Olymbec, puisque la compagnie refuse de céder le terrain.

29 juillet 2013 : L'office de consultation publique de la ville de Montréal dépose son rapport final.

On peut y lire que : 
« durant la période de rédaction du présent rapport, un terrain vacant, entièrement boisé, situé dans l’ancienne emprise ferroviaire au nord de la rue Beaubien Ouest, et envisagé dans le PDUES pour des fins de verdissement et d’utilisation intermittente par le public, a été vendu par le Canadien Pacifique à un promoteur immobilier. Ce dernier a procédé à l'abattage des arbres du terrain sans permis, à la suite de quoi des pressions citoyennes se sont fait entendre. L'arrondissement de Rosemont–La Petite Patrie a finalement décrété l'imposition d'une réserve, à des fins de parc, sur les deux lots concernés. 
La commission est d’avis que l’absence de tout contrôle intérimaire compromet les orientations du PDUES, en réduisant l’efficacité, voire l’utilité de cet exercice de planification. Sans contrôle intérimaire, le PDUES risque de n’être qu’un outil déployé en vain. Elle estime qu’un tel contrôle aurait, vraisemblablement, pu empêcher l’abattage d’arbres matures ainsi que la nécessité de l’imposition d’une réserve in extremis de l’arrondissement, après l'achat du terrain par un promoteur. »
Début août 2013 : Olymbec termine de remplir le vide créé par son saccage et son excavation. Il décide de le remplir par du gravier et transformer le lieu qui était vert en stationnement gris. 

La clôture est retirée et le terrain est de nouveau accessible à la population, bien que toujours privé,

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